L’or pourrait-il monter jusqu’à 6 000 $ l’once ?
Le prix de l’or ne cesse de nous surprendre d’année en année. Au fil du temps, nous avons tous pu observer des fluctuations impressionnantes, à la hausse comme à la baisse, en fonction des contextes économiques, géopolitiques, voire sanitaires. Cette année encore, les mouvements du cours de l’or ont pris au dépourvu plus d’un investisseur, même expérimenté. En ce début d’année 2025, l’or a franchi sans difficulté la barre des 3 000 $ l’once, établissant de nouveaux records historiques.
Mais alors, comment prévoir les futurs mouvements du prix de l’or ? Il semble de plus en plus difficile d’anticiper son évolution tant les facteurs d’influence sont multiples et parfois imprévisibles : politiques monétaires des banques centrales, tensions internationales, inflation, confiance dans le dollar, achats massifs par les banques centrales de pays émergents, etc.
Alors que beaucoup se demandent quand le cours atteindra les 100 000€ le kilo, certains analystes, comme ceux de JPMorgan, vont encore plus loin. Ils envisagent un scénario dans lequel le prix de l’or pourrait grimper jusqu’à 6 000 $ l’once d’ici à la fin du mandat de Donald Trump en 2029, notamment si une petite partie des actifs mondiaux est réallouée vers l’or. Cette hausse représenterait, une augmentation de près de 80% par rapport au niveau actuel.

Il y a quelques semaines, nous abordions ce sujet dans un article que vous pouvez consulter via le lien en bas de ce texte. On y parle des acteurs majeurs du monde financier et de l’investissement, qui commencent déjà à évoquer un cours de l’or à 4 000 $ l’once d’ici 2026 — un scénario qui ne semblait déjà pas faire l’unanimité.
Mais alors, comment les analystes de JPMorgan peuvent-ils en arriver à de telles prévisions, même hypothétiques ?
Qu’est-ce que cela signifie concrètement ?
D’après les analystes de la banque JPMorgan, le scénario d’un prix de l’or atteignant 6 000 dollars l’once pourrait réellement se produire, et ce sans qu’un changement radical de l’économie mondiale ne soit nécessaire. Il suffirait qu’une petite part des investissements étrangers actuellement placés aux États-Unis soit réorientée vers l’or
Beaucoup de pays et d’investisseurs étrangers détiennent des actifs américains, c’est-à-dire qu’ils ont placé leur argent dans des biens tels que des actions américaines, des obligations du gouvernement des États-Unis ou d’autres investissements libellés en dollars. Ces placements sont généralement considérés comme sûrs et rentables.

Mais JPMorgan explique que si seulement 0,5 % de ces investissements étrangers étaient vendus (ce qui représente très peu), et que l’argent était réinvesti dans l’or, cela suffirait à faire fortement monter le prix de ce dernier. En effet, selon leurs calculs, cela pourrait générer un rendement moyen de 18 % par an et faire grimper le prix de l’or jusqu’à 6 000 dollars l’once d’ici 2029.
Pourquoi un si petit changement aurait-il un si grand impact ?
Le montant total que cela représenterait est estimé à 273,6 milliards de dollars — une somme énorme à l’échelle du marché de l’or, même si ce n’est qu’une goutte d’eau par rapport à l’ensemble des investissements mondiaux. Cela équivaudrait à environ 2 500 tonnes d’or achetées sur une période de quatre ans.
Même si cela ne représente que 3 % des réserves d’or mondiales, JPMorgan précise que cette demande supplémentaire, répartie sur chaque trimestre, resterait très significative. Cela s’explique par le fait que l’offre d’or — c’est-à-dire la quantité extraite et disponible — évolue très lentement. Ainsi, même une légère hausse de la demande peut faire fortement grimper les prix, car il n’y a pas suffisamment d’or supplémentaire pour y répondre rapidement.
Le prix de l’or en 2025-2026 ?
L’or a déjà progressé de près de 28 % depuis le début de l’année, atteignant plusieurs records, notamment en franchissant le seuil des 3 500 dollars l’once le mois dernier. Son prix a désormais doublé en trois ans, ce qui témoigne de l’intérêt grandissant pour cette valeur refuge et de sa capacité à maintenir une tendance haussière malgré les incertitudes mondiales.
Cette envolée s’explique par des années de turbulences géopolitiques et d’incertitudes économiques, amplifiées notamment par la réélection de Donald Trump, qui a relancé une guerre commerciale sans précédent. Ces tensions ont ébranlé la confiance des investisseurs dans le dollar, les poussant à se tourner vers des actifs jugés plus sûrs, comme l’or.

Selon JPMorgan, la politique de Trump consistant à demander aux autres pays de « partager le fardeau » financier lié au rôle central du dollar dans le commerce mondial a également inquiété les investisseurs étrangers. Cela a renforcé leur conviction que l’or constitue une meilleure alternative pour préserver la valeur.
Le scénario des 6 000 $ l’once vient s’ajouter à la vision déjà très optimiste de la banque. Le mois dernier, JPMorgan a estimé que le prix moyen de l’or atteindrait 3 675 dollars au quatrième trimestre 2025, pour atteindre les 4 000 dollars dès le deuxième trimestre 2026.
Avec une demande en hausse constante, une offre limitée et un contexte international incertain, l’or semble bien parti pour poursuivre sa progression dans les années à venir. Si les prévisions de JPMorgan se réalisent, nous pourrions assister à un changement historique dans la perception et la valeur du métal précieux.